Histoire du Plâtre

Le plâtre désigne principalement un matériau de construction à propriétés isolantes ou ignifuges, fabriqué industriellement à partir de la matière première rocheuse qu'est le gypse. Le terme désigne, dans la pratique, soit la poudre ou matière poudreuse industrielle de départ (le plâtre sec à aviver), soit la pâte constituée d'un mélange de poudre et d'eau à employer (le plâtre prêt), soit le matériau compact, par exemple sous forme de plaques, voire le revêtement de plâtrage ou l'enduit posé. Les corps chimiques ioniques qui constituent ordinairement la poudre sèche de plâtre sont en réalité diverses formes complexes produites par la déshydratation thermique du gypse, à base d'hémi-hydrate de sulfate de calcium de formule CaSO4• ½ H2O, et/ou d'anhydriteCaSO4 ou sulfate de calcium anhydre. Après gâchage à l'eau, cette poudre incolore à blanche, parfois jaune-pâle ou brune, permet l'obtention d'un matériau blanchâtre relativement durci après séchage, correspondant au gypse reformé qui n'est que du sulfate de calcium déshydraté, de formule CaSO4• 2 H2O. De nombreux adjuvants ou additifs, y compris des charges, pigments et colorants, peuvent aussi entrer dans la composition du plâtre.

 
 Le plâtre est connu depuis l’époque néolithique, environ 9000 ans avant J.C. Dès cette époque il fut couramment utilisé. La plus ancienne découverte remonte à 7000 ans avant J.C, sur le site de Catal  Hûyûk (en Anatolie), où l’on trouve du plâtre sur les murs sous forme d’enduit. Les Sumériens, les Assyriens et surtout les Égyptiens ont beaucoup utilisé le plâtre notamment pour la confection de masques funéraires dont le premier exemple connu est celui du roi Téty (datant de 2400 ans avant J.C., site de Saqqara).
  
Pour Pline, c’est Lysistrate de Sicyone, frère du sculpteur Lysippe qui produisit le premier moulage en plâtre sur nature à partir duquel il réalisa un tirage en cire. Si la tradition des masques funéraires moulés se retrouve aux périodes hellénistique et romaine, ce fut toujours en Égypte que la production de plâtre fut la plus importante (reliefs, médaillons, attaches d’anses, pieds de vase, plats).
 
C’est avec la conquête romaine que le plâtre arriva en Gaule. La technique s’implanta très facilement puisque le bassin parisien et d’autres régions de Gaule abondaient en gypse. À Paris, la pierre à plâtre était parfois  utilisée brut comme moellons pour les constructions ou comme dans l’Antiquité pour les enduits. Le nom de Lutèce, « la blanche », doit probablement son nom à l’utilisation du plâtre.À l’époque mérovingienne, au VIIe siècle, on trouve des sarcophages moulés en plâtre avec quelques décorations. Déjà, la technique du moulage permettait des productions en série et à moindre coût. Ces sépultures disparurent au milieu du VIIIe siècle.
 
À la Renaissance, ce n’est qu’avec le sculpteur florentin Andrea del Verrochio que l’on redécouvrit l’usage du plâtre pour le moulage des statues qui constituèrent les collections royales et princières. Parallèlement les masques redevinrent à la mode.
 
Mais c’est surtout le XIXe siècle qui fut le siècle du plâtre. C’est l’ère des musées de moulages, amplement développée dans le tome 1 du dossier